l’estime de soi

L’estime de soi

La première personne avec qui nous avons à communiquer et en qui avoir confiance c’est nous-mêmes. Nous sommes tous des icebergs[1], nous réagissons aux évènements de la vie et communiquons à partir de notre personnalité et de tout ce que nous avons vécu. La première démarche est un travail personnel sur l’estime de soi: se réconcilier  avec soi, accepter, reconnaître pour renaître :

  • ses esclavages : alcool, colère…
  • ses dépendances : famille, travail…
  • ses valeurs : morale, idéal, religion…
  • sa valeur personnelle unique et ses caractéristiques
  • ses fuites : rêves, hyperactivité, silences…
  • ses manques : humour, respect, émerveillement…

et ceux des autres.

Cela demande de bien se connaître et notamment quant à ses besoins, failles, blessures, capacités…Les  besoins de sécurité et d’être aimé qui sont fondamentaux, voir la pyramide de Maslow, [2] sont souvent à la source d’angoisse dans ces crises et nécessitent d’être reconnus et écoutés.

L’estime de soi[3] est une attitude intérieure qui consiste à réaliser qu’on a de la valeur, qu’on est unique et important. C’est se connaître et s’aimer comme l’on est, avec ses qualités et ses limites. Cependant, la vraie estime de soi est fondée sur l’opinion que nous avons de nous-mêmes et de ce que nous avons fait, notre talent, notre beauté, notre fortune, etc. qui constituent notre valeur renvoyée par les autres aussi. L’estime de soi c’est notre acceptation et appréciation de nous-mêmes tels que nous sommes. Souvent quand une personne a une mauvaise estime d’elle-même, elle aura de la difficulté à réussir quoi que ce soit. Constamment, elle se fait des reproches intérieurs. Elle se dit incapable d’accomplir telle tâche et se sent inférieure aux autres, et parfois elle se déprécie sans même s’en rendre compte ! Elle s’évalue d’après son passé, d’après les critiques des autres. Son impression de ne rien valoir vient avant tout de son dialogue intérieur qui est alors presqu’exclusivement négatif. La découverte d’une infidélité peut conduire la personne trompée qui manque d’estime d’elle-même à la dépression et la personne infidèle de son côté peut trouver auprès de son amant(e) l’occasion de remonter son estime de soi. L’estime de soi étant une attitude intérieure, il est important de se connaître, de s’aimer tel qu’on est. Apprendre à s’accepter, à s’apprécier, connaître ses goûts, ses besoins, ses capacités et ses limites aide à augmenter son estime de soi. Afin d’augmenter son estime, il faut souvent changer d’attitude, avoir une vision de la vie et de soi-même qui soit positive et réaliste.

quand on traverse une crise conjugale on peut se questionner: avec ce que je suis qu’est-ce que je peux faire ? Comment aujourd’hui je peux être acteur dans la reconstruction de mon couple ?

Avec l’estime de soi va la confiance en soi et en l’autre:

La confiance résulte donc toujours d’une relation qui rassure : soit l’élément qui donne un sentiment de sécurité vient de l’extérieur, soit l’on trouve en soi des valeurs qui donnent une assurance. Or, ces deux formes sont interactives. En effet, le besoin de sécurité est un besoin fondamental chez l’homme tout au long de sa vie. La rencontre amoureuse conduit à découvrir qu’à l’autonomie affective plus ou moins acquise depuis notre enfance, fait désormais place une nouvelle relation très forte, incarnant notre sécurité et nous donnant un élan neuf de confiance en nos capacités, en notre avenir. En ce sens, la création du couple fait revivre de façon plus ou moins consciente des affects intenses de la petite enfance. Le couple est bien le lieu où chacun espère trouver un climat de tendresse, d’écoute, d’accueil qui lui permette de devenir plus profondément lui-même. Comme le petit enfant rassuré, confiant, dans les bras parentaux, les amoureux se sentent en sécurité dans les bras l’un de l’autre sans infantiliser : moment de béatitude où chaque corps se confie à l’autre et où la parole est comme une chanson. Mais, dans le couple, l’échange est réciproque ; chacun est celui qui accueille et celui qui est accueilli, celui qui s’abandonne et celui qui peut contenir cet abandon, ce qui rend la relation beaucoup plus complexe, plus riche, mais aussi plus difficile. Comment le couple va-t-il gérer ces temps forts d’interdépendance confiante avec l’émergence des autonomies personnelles, avec les distanciations nécessaires qui peuvent être vécues comme des manques de confiance, voire des trahisons ?

La sincérité ouvre la voie de la confiance et la confiance à la complicité. Certains couples n’ont jamais discuté aussi longuement, profondément, que dans cette situation où il faut à proprement parler construire la confiance. Les efforts consentis à ce stade présentent l’avantage supplémentaire de porter des fruits dans l’avenir. Les époux peuvent profiter de l’honnêteté, de la confiance nouvellement acquise, pour parler non seulement de l’infidélité et de ses séquelles, mais aussi du sens de leur union. La construction d’un nouvel équilibre, lorsque ce cap est franchi, s’appuie aussi sur la construction passée qui fait défiler devant les yeux la vie de couple depuis la première rencontre.

Sur le plan affectif, le couple ne peut devenir pour chacun le lieu de sa sécurité, génératrice de confiance, que s’il quitte celle de sa famille d’origine. Bien sûr, quitter ne veut pas dire rompre, ni ne plus avoir d’amour, d’affection pour ses parents, ni non plus s’opposer à eux. Car la révolte est encore un lien de dépendance. Dans le couple, l’attachement essentiel de chacun devient ce conjoint choisi. Au lien du sang toujours dissymétrique, se substitue un lien d’alliance plus égalitaire, mais basé sur le même besoin de confiance.

Il y a une inévitable interaction entre les ressentis plus ou moins sécurisants de l’enfance, l’apprentissage de la confiance dans la famille et ce que l’on demande et offre à son conjoint dans ce domaine.  Le manque de sécurité ressenti par un petit enfant, peut rester un traumatisme de l’adulte. La peur de la souffrance peut rendre défensif, méfiant de façon inadaptée, comme une trop grande sécurité peut donner un sentiment d’invulnérabilité ou de naïveté tout aussi inadapté – les effets de cette interaction ne sont pas toujours faciles à repérer en soi comme en l’autre. Pourquoi tel petit geste a-t-il pour moi tant d’importance, alors que pour mon conjoint il n’a guère de sens ? Est-ce la façon dont ma mère, mon père, me montraient sa tendresse, me rassuraient ? Pourquoi certains mots réveillent-ils en moi une telle émotion ?

Limites de la confiance

La meilleure communication du monde bute sur l’inévitable et nécessaire part d’opacité que chacun porte en lui : opacité plus ou moins volontaire, jardin secret où, seul, chacun ose s’aventurer en lui-même et dont il reste toujours un noyau mystérieux, insondable, inexprimable, peut-être l’ultime réserve de notre énergie vitale ?

Opacité bien utile puisque, quelle que soit l’illusion fusionnelle de la relation conjugale, quel que soit le grand désir de tout partager, cette incommunicabilité irréductible nous protège de l’envahissement mutuel, de la perte d’identité. Une parfaite transparence de l’un à l’autre serait la mort du couple en diluant la radicalité des différences homme/femme et des histoires personnelles, tout aussi fondatrices du couple que le désir fusionnel, sauf si le couple sait être transparent sur cette radicalité.

Alors, la confiance entre les époux, que va-t-elle devenir devant l’inconnu de l’autre ? Née d’un bien-être affectif, souvent inexplicable, elle s’est confirmée, plus ou moins, dans la réalité quotidienne, par une meilleure connaissance et compréhension mutuelles. Au-delà, sur quoi va-t-elle s’appuyer ?[1] :

  • accorder sa confiance pour parler et entretenir un lien d’amour ;
  • choisir la relation, c’est-à-dire préserver ou restaurer le lien d’amour et lui donner sa priorité ;
  • chercher à accomplir son propre bien tout en accomplissant celui de son conjoint de manière concomitante ;
  • se centrer sur des solutions et non plus sur les problèmes.

Pour mieux communiquer dans le couple, chacun a besoin de découvrir combien son propre langage, verbal et non verbal, est pétri de son histoire, comme celui de son conjoint. Aussi une compréhension plus fine de l’un et l’autre demande-t-elle du temps et de la confiance. Par exemple, assez vite on comprendra le côté positif ou négatif du silence, qui peut être le signe d’une intense communion autour d’un même ressenti, comme aussi le signe de la rancune, du mépris, de l’indifférence. Mais il est d’autres silences plus difficiles à interpréter,: celui qui vient de la peur de blesser ou de la peur d’être blessé par une non-écoute, une incompréhension ; le silence, expression d’un doute flou de soi ou/et de l’autre ; le silence qui naît du désir que l’autre vous devine sans avoir à dire, jusqu’à ce désir muet qui attend que l’autre le révèle… etc.

La confiance en soi et en l’autre, et la capacité à dialoguer ensemble, se conjuguent de façon assez inextricable dans ce qu’on appelle un « cercle vertueux » : si une bonne communication a besoin d’un climat de confiance, la confiance s’entretient, se renforce par une communication claire, aussi claire que possible.


[1] Ci-après, morceaux choisis d’un article de D. Balmelle, ancienne conseillère conjugale à l’AFCCC,dans la revue Alliance, site internet Bonheur dans le couple, Copyright BDC 1999-2004.

 


[1] Voir annexe

[2] Voir en annexe

[3] Site internet ASSOCIATION CANADIENNE POUR LA SANTÉ MENTALE : Pour une meilleure santé mentale des Québécois et des Québécoises – Sources : C.A.P. Santé Outaouais. Votre guide d’animation Mieux-être en tête, 1994. SCRIPTOGRAPHIC COMMUNICATIONS LTD, Ce que vous devez savoir sur l’estime de soi, 1989. FORTIN, BRUNO, Intervenir en santé mentale.

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